Deuxième volet de notre triptyque : L’Antidote, de Jolimont.
A l’initiative de Monsieur Johan Corijn, alors directeur de l’Institut Supérieur des Sciences Humaines Appliquées (ISSHA) et des services de Saint-Alfred, un projet fort original est né : la gestion d’une cafétéria par des personnes émanant de cette institution.
Devenu par la suite et conjointement Directeur de l’Ecole d’infirmiers et d’infirmières de Jolimont, Monsieur Corijn a tout naturellement récidivé et souhaité proposer une expérience similaire dans ses locaux de Haine-Saint-Paul. C’est ainsi que l’Antidote est née en 2005.
L’Antidote : un nom tout à fait judicieux puisque l’antidote est destinée à guérir. A nous guérir de nos peurs face à la maladie, face au handicap, de nous guérir de nos murs d’enceinte et des clivages et des stigmatisations que l’on ne cesse bien trop souvent d’ériger.
Cinq personnes, issues des projets Saint-Alfred, pour la plupart, se sont formées à l’acquisition de compétences techniques et interpersonnelles : service au bar, connaissance et respect des normes d’hygiène du secteur HORECA, gestion d’une caisse, préparation de croques et paninis, présentation face à la clientèle…
Il y a 12 ans maintenant qu’une équipe particulièrement dynamique et motivée encadrée par une éducatrice (Laurence) œuvre à satisfaire les demandes diverses (boissons froides et chaudes, croques, paninis, snacks…).
Le projet a maintenant fait ses preuves et est devenu incontournable pour les étudiants et les enseignants du Bachelier en Soins infirmiers et ce, à la fois pour les services offerts mais aussi pour la réelle convivialité qui y règne.
L’équipe se lève le matin, prend le bus, arrive au travail pour y effectuer des tâches déterminées. Ensuite, tous retournent en leur domicile pour y retrouver famille, conjoint ou colocataire. Une vie somme toute semblable à la vôtre, à la nôtre…
Un des membres de l’équipe met l’accent sur ce projet inclusif en précisant qu’il le valorise, qu’il a amélioré son image, qu’il est désormais plus à l’aise dans les relations. Un autre avouera qu’il se sent vraiment utile dans cette activité…
Enfin, qui dit « utilité sociale » dit aussi « valorisation financière ». Chaque travailleur à l’activité citoyenne reçoit un débours en lien avec ses prestations.
Un défi ? Celui de connaître pour demain le prénom de tous ceux qui œuvrent à Jolimont. Voilà comment on tisse des liens…
Un défi pour après-demain ? Connaître leurs passions, leurs hobbys et, surtout, partager la vie dans toutes ses richesses…
Sylviane Claus (psychologue, responsable du projet) et Jean-Luc Dubart